La philosophie du Kung Fu, est issue de trois grands courants de pensées chinoises :
Le but du Kung-fu est bien entendu d’acquérir la capacité de se défendre dans un premier temps, mais sa finalité est de s’élever spirituellement, de renforcer son mental, et d’ouvrir son coeur. Nous recherchons à dompter notre dragon intérieur et donc d’atteindre la sérénité de l’esprit.
C’est pour cela que les maîtres de l’ancien temps se sont inspirés du BOUDDHISME quant à l’idée de ne commettre aucun acte de violence, de respecter la vie sous toutes ses formes, ainsi que le principe d’impermanence.
L’idée du renoncement à tout profit et honneur, de suivre l’écoulement naturel des choses sans interférer (le non agir WU WEI), du principe interne de cultiver le QI (énergie vitale) et du respect du corps en générale, tire ses origines du TAOISME.
Mais c’est sans nul doute des règles du CONFUCIANISME que provient la plus grande partie de ses règles de conduite et du bon comportement en société.
En effet, l’école de Kung-fu Chinoise n’est pas régit par les grades ou ceintures mais plutôt par un esprit de famille dans le respect d’une certaine hiérarchie. Le grand maître a la place du grand père, le maître celle du père, l’élève avancé (premier arrivé) est le grand frère et le dernier arrivé le petit frère. L’enseignement se transmet de maître à disciple, de père en fils. Nous devons donc nous respecter comme nous le ferions dans une vraie famille.
L’école de Kung-fu n’est pas un club, mais plutôt une famille!
Le Taoïsme :
Le Taoïsme désigne la place de l’homme dans la nature, dans l’univers.
Le taoïsme n’est pas une religion mais plutôt une voie qui permet à l’homme d’accomplir sa destinée et de trouver l’harmonie avec la nature, l’univers.
Au sein de ce courant philosophique on cultive les vertus tel que la modestie, l’humilité, la tolérance ou encore l’altruisme, tel que LAO TSEU a tenté de l’exposer avec clarté dans son ouvrage, le Tao Te King (Dao De Jing).
En Chine, il est acquis que seulement l’équilibre entre l’humain et la nature ouvrirait les portes de la voie de la sagesse. C’est en se conformant aux lois de la nature que l’on se rapproche de cette fameuse voie.
Le taoïsme c’est également l’incarnation des énergies complémentaires comme par exemple; l’homme et la femme, mais aussi la représentation de l’interdépendance du Yin et du Yang. Entrer en harmonie avec sa conscience est aussi possible grâce aux massages taoïstes, à la médecine chinoise où grâce aussi à l’acupuncture.
Le Confucianisme :
Le Confucianisme désigne la place de l’homme dans la société.
Fondé sur l’enseignement du philosophe CONFUCIUS (551-479 avant JC), un sage issu du pays de Lu, au sud de l’actuelle province du Shandong.
Le Confucianisme se compose de 6 concepts clés, Confucius considérait que l’homme devait trouver son équilibre, se comporter et agir en fonction des vertus suivantes :
- La bonté
- La droiture
- La bienséance
- La sagesse
- La loyauté
- Le respect des parents, de la vie et de la mort
Il est aussi recommandé de suivre 6 principes fondamentaux :
- Le Li : un principe qui consiste à agir de manière mesurée et équilibrée.
« L’homme honnête est lent, sa parole est prompte à l’action »
Selon ce principe la plupart des problèmes viendraient du fait de l’impulsivité. Il faut savoir mesurer ses paroles et ne jamais promettre des choses que l’on ne pourra pas tenir.
- Le Ren : Il représente l’humanité, la charité, la bonté que tout être humain doit être capable de manifester vis à vis de ses congénères. Il résume le précepte suivant ; « ne fait pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse »
- Le Yi : Il ressemble au Ren mais dans une vision plus centrée sur la justice au sens pratique du terme. La meilleure manière de protéger ses intérêts est de ne rien faire qui aille à l’encontre de ceux des autres.
- Le Xiao : Il fait mention de l’importance d’être respectueux envers ses propres parents. Nos ancêtres ont fait des efforts et des sacrifices pour en arriver là. Le respect des aînés joue un rôle primordial dans la philosophie du confucianisme.
- Le Chu : Il décrit la nécessité d’avoir de bonnes relation et un bon équilibre entre les citoyens et l’état, dans sa famille, dans sa communauté.
Chacun doit être conscient de son rôle, trouver sa place, son équilibre et veiller à toujours adopter le bon comportement. - Le Chung : Il incarne la loyauté, le dévouement, les bonnes intentions. Une personne ne peut s’épanouir que lorsqu’il a trouvé l’activé qui lui convient vraiment. Il n’est pas possible d’être heureux sans accomplir quelque chose qu’il nous fasse plaisir.
De plus, d’après Confucius, la musique est très importante car elle représente l’ordre et l’harmonie. Elle permet d’exprimer ses sentiments les plus nobles. A l’époque du sage, la musique comme elle existait était appelée « musique classique confucéenne ». Elle existe toujours de nos jours, cette musique est toujours pratiquée, surtout en Corée.
Le Confucianisme n’est pas une religion, en dehors du fait que la question ne s’est jamais posée pour les chinois, l’autorité accordée à Confucius n’a rien à voir avec celle d’un Dieu, il s’agit ici de s’inspirer d’une philosophie, d’un mode de vie basé sur des textes anciens.
Le bouddhisme :
Le bouddhisme, c’est la voie de la compassion, du juste milieu.
Le bouddhisme est une voie de transformation de l’esprit, pour aller de l’ignorance à la sagesse, de l’égocentrisme à l’altruisme et à la compassion. Qu’il s’agisse d’une religion, d’une philosophie ou d’une pratique centrée sur la méditation, le bouddhisme a été fondé au Vème siècle avant JC par Siddhârta Gautama, le premier BOUDDHA historique. Le mot sanscrit « bouddha », signifie « celui qui a réalisé ».
Le bouddhisme propose des méthodes pour libérer l’esprit de l’illusion et des états mentaux nuisibles tel que la haine, l’obsession, la jalousie et l’orgueil. Les enseignements bouddhistes sont très vastes et comprennent aussi bien des points de vue philosophiques qu’une pratique spirituelle dont le but est de se défaire d’une vision erronée de la réalité et de déraciner les causes même de la souffrance.
Le bouddhisme repose sur le fait que la vision du monde et de la vie dépend de l’homme lui même, c’est pour cela qu’on ne peut pas le considérer comme une religion, car quand il s’agit d’une religion, en général, on s’appuie sur une croyance de l’existence en un Dieu, créateur du monde et de l’homme.
Même si on parle de « foi » dans le bouddhisme, c’est plutôt une croyance dans l’enseignement de bouddha et de ses successeurs. Bouddha est plus représenté comme un exemple à suivre, on ne le prie pas pour qu’il nous vienne en aide. Même si il existe des cérémonies en son honneur il s’agit plus de le commémorer comme on le ferait pour honorer un grand personnage. Les rituels comme par exemples les offrandes ne sont pas destinés à s’attirer ses faveurs ou autres, mais sont plus faites pour montrer des marques de respect.